D’après une étude, l’urine des femmes serait deux fois plus concentrée en perturbateurs endocriniens que celle des hommes. Cette différence serait due au fait que ces dernières utilisent plus de cosmétiques que les hommes. En résumé, les utilisateurs réguliers de cosmétiques (peu importe leur genre) seraient beaucoup plus exposés aux perturbateurs et donc beaucoup plus à risque de développer des maladies graves. Oui, ça fait peur !
Chez SAVAN on veut prendre soin de notre peau et on aimerait bien que ça soit sans risque ! Alors on a rassemblé une foule d’informations importantes concernant les perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques et on vous donne aussi des pistes de comment les éviter dans vos cosmétiques.
Les perturbateurs endocriniens, qu’est-ce que c’est ?
Les perturbateurs endocriniens sont des substances, synthétiques ou naturelles qui perturbent notre système hormonal. Nos hormones sont en équilibre fragile et une perturbation de leur bon fonctionnement peut mener à des problèmes graves. Les risques les plus importants sont la baisse de la fertilité ainsi que les cancers hormono-dépendants (certains cancers du sein, des ovaires, de la prostate) et le mauvais développement des fœtus dans le cas des femmes enceintes.
En général, les perturbateurs endocriniens sont utilisés en tant que pesticides ou conservateurs et sont donc présents dans beaucoup d’éléments de notre quotidien. On peut les retrouver notamment dans l’eau, dans certains fruits et légumes (à cause de l’utilisation de pesticides) ou encore dans la viande (les perturbateurs peuvent s’accumuler dans les graisses animales). Dans les cosmétiques, ils sont le plus souvent utilisés comme conservateurs, anti-transpirants, parfum de synthèse ou encore filtre UV chimique.
Quels sont les effets sur l’organisme ?
Le mécanisme des perturbateurs n’est pas certain et dépend de chaque substance ! Un des mécanismes le plus suspectés est la fixation des perturbateurs sur les récepteurs d’hormones, empêchant ainsi leur bon fonctionnement. Ce processus dérègle la synthèse ou la transformation des hormones.
Les conséquences sont multiples et jamais super : changement de l’aspect ou du poids de certaines glandes produisant des hormones, impacts sur les éléments sexuels des fœtus, développement de tumeurs ou cellules cancéreuses… Les perturbateurs sont tout particulièrement dangereux pour les femmes enceintes ou allaitants, puisqu’ils peuvent avoir un grand impact sur le développement du fœtus et puisqu’ils passent aussi dans le lait maternel. Pas très rassurant tout ça..
Les perturbateurs endocriniens dans vos cosmétiques, un vrai problème !
Dans les cosmétiques, les perturbateurs sont présents dans toutes sortes de produits ! Il faut donc toujours être sur ses gardes : du gel douche au déodorant en passant par votre crème hydratante.
Parmi les plus courants, on trouve les parabens. Ils ont pendant longtemps été utilisés en très grande quantité en tant que conservateurs à cause de leur grande efficacité et de leur bas coût. Ils sont donc encore présents dans énormément de crèmes, gels douche ou shampoing. La liste de ses impacts néfastes suspectés est longue : infertilité masculine, dégâts sur l’ADN, aide à la prolifération des cellules cancéreuses …
D’autres perturbateurs, qui sont sans doute les plus durs à éviter sont les sels d’aluminiums. Ils sont utilisés dans presque TOUS les déodorants. Ils sont d’autant plus dangereux, car ils sont appliqués sur les aisselles, parties du corps sensible et très proche de la poitrine. Certaines études proposent un lien entre l’utilisation de déodorant et le fait que les cancers du sein les plus courants se développent dans la partie haute du sein, c’est-à-dire la plus proche des aisselles. Bien qu’aucune de ces études n’a pu établir clairement de lien direct entre l’utilisation d’aluminium et le cancer, tout cela reste très étudié et surveillé par les chercheurs.
Attention ! On entend parfois parler de la pierre d’alun comme alternative naturelle au déodorant, mais celle-ci contient également en réalité de sels d’aluminium, alors on évite également ! (Une occasion ici de rappeler que «naturel» ne signifie pas sans risque …).
Mais ça ne s’arrête pas là ! Les écrans solaires sont-ils aussi sujets à beaucoup de controverses. On y retrouve des filtres UV qui bloquent ou absorbent les rayons UV. Ces substances ne sont pas présentes seulement dans les crèmes solaires, mais aussi dans certains rouges à lèvres ou hydratants présentant une protection solaire. Ces substances controversées sont, elles aussi, suspectées d’avoir des interactions avec les récepteurs d’hormones et donc d’avoir des effets tels que le retard de croissance de la poitrine chez les jeunes filles ou à des changements de poids de l’enfant lorsque la mère a été exposée. En plus de tout ça, de nombreux effets néfastes ont été découverts pour les animaux et attendent d’être testés sur l’Homme. (Avant de partir en peur et d’éliminer les écrans solaires de votre vie, attendez notre prochain article … il reste que le soleil peut lui aussi causer de grands dommages).
En plus des déodorants et des crèmes solaires, tous les produits contenant du parfum contiennent potentiellement des perturbateurs. En effet, le terme « parfum » ou« fragrance » dans une liste d’ingrédients ne précise pas toutes les substances qu’il contient. On est donc dans un flou total concernant ces produits. On y retrouve souvent les phtalates, un autre perturbateur endocrinien qui se trouve aussi dans le plastique des emballages et qui peuvent migrer vers le produit. Ces emballages contiennent également parfois du Bisphénol A, qui, vous l’aurez compris, est également un perturbateur que vous ne souhaitez pas retrouver dans vos produits, croyez-nous !
Un des points qui inquiètent le plus les chercheurs sont les phénomènes de synergie entre les différents perturbateurs. Ces phénomènes sont très difficiles à étudier. Malgré les doses minimums règlementées, on ne connait pas l’effet de perturbateurs cumulés, même en petite quantité. Alors, même si les perturbateurs contenus dans votre shampoing n’avaient aucun impact sur votre santé, associé à votre déodorant qui en contient également, il est difficile de calculer le risque réel !
En conclusion, les perturbateurs endocriniens sont présents dans une grande partie des cosmétiques. Pour les éviter et viser une routine sécuritaire, retrouvez nos conseils dans l’article suivant : « Les perturbateurs endocriniens dans nos cosmétiques, comment les éviter ? »
Références
° D Rachoń, “Endocrine disrupting chemicals (EDCs) and female cancer: Informing the patient”, Rev Endocr Metab Disord. 2015 Dec;16 (4):359-64. doi: 10.1007/s11154-016-9332-9.
° E Konduracka, K Krzemieniecki2, G Gajos1, “Relationship between everyday use cosmetics and female breast cancer”, Polish Archives of Internal Medicine, 2014 124 (5), p. 264-268
° K Nowaka, W Ratajczak–Wronaa, M Górskab, E Jabłońskaa , “Parabens and their effects on the endocrine syste”, Molecular and Cellular Endocrinology, , Volume 474, 15 October 2018, Pages 238-251
° Nicolopoulou-Stamati, P., Hens, L. & Sasco, A.J. Rev Endocr Metab Disord (2015) 16: 373. https://doi.org/10.1007/s11154-016-9329-4